En tête à tête avec... Romain Houssais (Orvault SF) : « Cinq belles années »

Terminus. Clap de fin. Fin de l'aventure. Dimanche, Romain Houssais portera pour la dernière fois la tunique orvaltaise. Après cinq ans de bons et loyaux services - disons le - l'attaquant disputera son ultime partie, contre le FC Rezé, avec le maillot d'Orvault SF sur les épaules. L'heure du départ a sonné. Le FC Guichen (DH) attend sa nouvelle recrue. Le retour en Ille-et-Vilaine, sur le plan footballistique, est prévu pour janvier 2016. Muté professionnellement, le chargé d'affaires chez Orange est revenu dans son département de naissance depuis quelques semaines.
« J'ai fait toutes mes classes en jeunes à Bruz avec mes copains puis je suis allé à la TA Rennes (DH/DRH) pour progresser pour ma première année seniors. J'ai connu Jacques Le Normand et Didier Paillard. Ce sont de très bons souvenirs. J'ai ensuite rebondi en DSE à Bréquigny puis j'ai été muté à Nantes », résume Romain Houssais.
Novembre 2010, bienvenue à Gagné. « Kévin Omodéi (mon idole) et Anthony Roblin m'ont très bien accueilli. L'équipe DH n'avait le droit qu'à deux mutés. Frédéric Houis comme moi, on en a payé les frais. Je jouais en B, ça ne me dérangeais pas car je devais faire mes preuves. »

Ses « preuves », l'attaquant qui a « joué gardien de but en débutant » les a faites participant activement à la montée de la réserve de DRH en DRS en 2011-2012 sous les ordres de Florian Halgand.
Lors du dernier match de la saison, il signe d'ailleurs un doublé contre Saint-Julien-de-Concelles (2-0). « C'était un super match. Florian m'a toujours encouragé. Après mon premier but, j'ai fait un salto. Flo ne s'attendait pas à ça. Je devais courir vers lui et lui sauter dans les bras. Il était très surpris », glisse Romain Houssais. Et d'ajouter : « Le groupe vivait bien. Je me rappelle d'une fête comme ce n'est pas permis à Pénestin dans la maison familiale de Régis Pinel... »
La saison suivante, Christophe Coursimault, nouveau coach de l'équipe fanion (DH), le titularise sur le front de l'attaque. « Coursimault a été viré et c'est Philippe Camus qui a repris les rênes. Il m'a écarté du groupe. J'étais un peu frustré. »
A l'issue d'un exercice 2012-2013 raté, OSF descend en DRS et contraint la réserve à rejoindre la DRH. « Il y a eu trente-six départs à l'intersaison. Florian, qui reprenait l'équipe première, m'a dit qu'il voulait reconstruire un groupe et qu'il voulait que je sois le capitaine. On était en adéquation. On voulait retrouver les vraies valeurs d'un club amateur, des valeurs humaines, travailler avec des gars qui voulaient travailler ensemble. Jouer en DH pour jouer en DH, je n'en ai rien à faire. Je savais que j'allais devoir montrer l'exemple. Je suis un besogneux. Je suis moins technique que certains mais on ne peut rien me reprocher en terme d'abnégation. Au début, j'avais la crainte d'être en décalage avec les jeunes mais ils m'ont vite considéré comme un grand frère, un tonton. »

« Avec Frédéric Houis, Mathieu Droillard, Marius Anita, Baptiste Lafleuriel on a créé un réel projet humain. Florian a toujours été hyper engagé. Il passe un nombre d'heures incalculables pour le club, poursuit Romain Houssais. Après la double descente, il y avait des places à prendre et non à gagner. L'objectif était de se maintenir en DRS et d'éviter de dégringoler. La deuxième année, il n'y a pas eu de départ hormis pour des raisons professionnelles ou scolaires. Entre nous, on voulait jouer le haut du tableau. On a réussi à remonter en DH. »
Depuis le 29 août 2015, Orvault SF a donc renoué avec les joutes de l'élite régionale et s'est même offert un parcours en coupe de France égalant le record du club (8e tour). A vingt-neuf ans, le numéro neuf n'a jamais été aussi en forme et efficace (4 buts en championnat et 5 en coupe de France). Mais il a arrêté sa décision. Irrévocable. « C'est un peu l'apothéose cette année. Je suis titulaire, capitaine, avec des responsabilités... Je suis sur un nuage. J'aurais préféré jouer samedi soir sur le terrain d'honneur... La dernière fois que j'ai joué contre Rezé, on avait perdu 3-0. C'est un match très important pour l'équipe et pour moi. Ça clôt cinq belles années. Les jeunes ont gagné énormément en maturité mais ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils peuvent faire. J'espère qu'ils resteront au club et monteront en CFA2 dans trois, quatre ans. J'espère aussi que la mairie accompagnera le club dans ce sens. »
Dimanche, à 15 h, au complexe Roger-Picaud exceptionnellement, Romain Houssais vivra ces dernières minutes en Vert et Blanc. Pour sa der, le capitaine veut gagner et pourquoi par marquer afin de réaliser un ultime salto avant de quitter la piste.

Charles-Henri Chailloleau

Romain Houssais
Né le 20 septembre 1986 à Rennes
Profession : chargé d'affaires à Orange
Poste : attaquant
Parcours : JA Bruz (1992-1994), FC Bruz (1994-2005), TA Rennes (2005-2009), CPB Bréquigny Rennes (2009-nov 2010), Orvault SF (nov 2010-décembre 2015), FC Guichen (à partir de janvier 2016)

Le mot de Florian Halgand (entraîneur d'Orvault SF)
« Depuis seize ans que j'entraîne, c'est ma plus belle histoire d'amour footballistique. Romain a passé cinq ans au club. Je l'ai eu un an et demi avec la réserve. Il a joué pour la première fois en DH l'année où Christophe Coursimault est arrivé. Cette année là, il n'a pas gagné un match que ce soit en DH ou avec la réserve. J'ai fait une montée de DRH en DRS et une montée de DRS en DH avec lui. J'ai toujours cru beaucoup en lui. Il se considérait comme un joueur de PH. Après le match à Fontenay (21 novembre), il m'a dit : "Tu te rends compte Florian, j'ai mis un doublé en DH ?" Je lui ai répondu qu'il était le seul à en douter. On a cette chance d'avoir eu un capitaine en dehors de son rôle de joueur. Il a assumé ce statut vis à vis du groupe et du projet et ça l'a fait progresser sportivement. Il était engagé pleinement. Je me rappelle de quelques fois le jeudi soir où on restait discuter jusqu'à deux ou trois heures du matin. Il a eu une belle évolution. »